La prématurité est définie par un accouchement survenu avant 37 semaines d’aménorrhée(ou SA), représentant le nombre de semaines écoulées depuis le 1er jour des dernières règles. La grossesse dure normalement 41SA.
La prématurité est divisée en 3 sous-catégories :
- Extrême prématurité et très grande prématurité = naissance avant 28SA (avant 6 mois)
- Grande prématurité = naissance entre 28 et 32SA (entre 6 et 7 mois)
- Prématurité moyenne ou tardive= naissance après 32SA et avant 37SA (entre 7 et 8 mois)
En France, plus de 7% des naissances surviennent prématurément, ce qui représente plus de 50 000 naissances par an ; dans le Languedoc-Roussillon, cela représente plus de 1800 prématurés chaque année.
Le nouveau-né prématuré est fragile et nécessite des soins spécifiques. La nature et la gravité des problèmes de santé à la naissance dépendent de l’âge gestationnel à la naissance.
En cas de prématurité extrême et de grande prématurité, l’enfant doit recevoir des soins dans une unité de réanimation ou de soins intensifs néonatals. Trois structures existent en Languedoc-Roussillon :
- 1 au CH de Perpignan,
- 1 au CHU de Montpellier,
- 1 au CHU de Nîmes.
Le transfert de la mère avant l’accouchement dans l’un de ces 3 établissements est recommandé, lorsque cela est possible : ainsi, le bébé nait dans la maternité où les soins médicaux lui seront dispensés.
A la naissance, le bébé demande une prise en charge adaptée et parfois beaucoup de soins de haute technicité car chez le bébé prématuré, les grandes fonctions vitales sont immatures, à des degrés différents selon le terme. Il peut présenter des problèmes respiratoires, cardiovasculaires, digestifs, métaboliques, infectieux, sensoriels et neurologiques…
Les progrès de la médecine périnatale et néonatale ont permis une meilleure prise en charge des grossesses et des nouveau-nés prématurés et la survie de bébés de plus en plus petits et de plus en plus prématurés. Les soins de développements instaurés dans les unités de néonatologie prennent en compte les besoins du bébé, tant sur le plan biologique, médical, environnemental que psychique : les parents sont des partenaires de soins et représentent un incontournable soutien pour le développement de leur bébé.
Les conséquences de la naissance prématurée ont fait l’objet d’études scientifiques : les séquelles sont d’autant plus importantes que le bébé nait plus tôt, qu’il a un poids de naissance plus faible, qu’il a des complications neurologiques. Malheureusement, certains nouveau-nés, les plus fragiles, ne survivent pas. L’enquête EPIPAGE1 a suivi les prématurés de moins 33SA nés en 1997. Une seconde étude EPIPAGE2 est aujourd’hui en cours. A côtés des séquelles ou handicaps moteurs ou intellectuels, on sait que l’enfant né prématurément peut présenter des difficultés moins faciles à repérer : sensorielles (visuelles et auditives), psychomotrices (coordination, maladresse, repérage dans l’espace), de langage (élocution, compréhension), cognitives (trouble de l’attention, lenteur), émotionnelles.
Les parents confrontés à la naissance d’un bébé prématuré ont besoin d’écoute, de partage et de soutien : la famille et les professionnels y prennent part, mais c’est clairement aussi par d’autres parents qui ont traversé la même expérience éprouvante que des réponses leur sont apportées. Les associations de parents trouvent là toute leur place, surtout si elles sont reconnues par les professionnels. De belles initiatives sont en place, tant au niveau national (SOS Préma) que local, Bébés en avance en Bretagne et maintenant Néonin’s en Languedoc-Roussillon.
Pour ces bébés fragiles et leurs familles, le réseau GRANDIR en LANGUEDOC-ROUSSILLON propose un accompagnement prolongé de la naissance à 7/8 ans, dans un but de prévention, dépistage et orientation précoces vers des soins ou des prises en charge adaptés.
Docteur Renée-Pierre DUPUY
Pédiatre Coordinatrice